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Les tribulations d'un sombre héros.
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29 novembre 2009

Légendes urbaines

http://www.youtube.com/watch?v=Ww2EX0OdDeA

Voilà quelques jours qu'une pensée me trotte dans la tête : peut-être serait-il temps, à la fin, de vous présenter plus en détail l'endroit où j'ai atterri... Santiago de Querétaro, de son nom complet, est donc une ville d'à peu près deux millions d'habitants (les chiffres ne sont pas très précis, hein, c'est le Mexique...), juchée, à plus de 1 800 mètres d'altitude, sur le large plateau central du pays. Ce dernier détail explique notamment le climat qui règne ici : chaud le jour, lorsque le soleil tape et redonne leurs couleurs aux petites rues del centro historico et froid la nuit, ou quand le ciel se couvre de lourds nuages électriques (assez rares). Sa position de carrefour en a fait un endroit relativement prospère. Cela n'est pas anodin car, au Mexique, qui dit ville riche, dit aussi police assez bien payée, corruption limitée et sécurité accrue (oulah, ça fleure bon le discours sarkoziste, ça). C'est triste mais c'est ainsi. Et cela fait de Querétaro un havre de tranquillité, quand d'autres villes, pas si éloignées, vivent aux rythmes des coups de feu qui témoignent de la guerre acharnée que se livrent l'armée et ceux qu'on appelle ici les narcos (narcotrafiquants). Oune bille tlès tlès tlanquouille, donc, comme me le rappelait il y a deux jours un de nos distingués étudiants. A tel point que les narcotrafiquants eux-mêmes y mettent leur famille à l'abri !! (Dis-moi, Mi Vida, faudrait voir à pas traumatiser notre Paquito avec tous ces coups de feu... je vous ai trouvé une petite colonia quatre étoiles, dans une petite ville où Papa ne travaille pas...). Habiter dans ce petit paradis, semé de parcs et de jolies églises classées au Patrimoine Mondial de l'Unesco a pourtant un prix et Querétaro est l'une des villes les plus chères du pays... Cela n'empêche pas d'ailleurs que bon nombre de mes élèves apprennent le français dans le seul but de pouvoir migrer au Canada. La corruption ne touche pas, on s'en doute, que le secteur de la sécurité, et toute une tranche de la population, assez riche pour pouvoir se payer une éducation et un esprit critique, vit dans la frustration de ne pas pouvoir gravir un peu plus les barreaux dorés de l'échelle sociale parce que l'économie et le pouvoir restent aux mains de ceux qui les détiennent. Ca vous rappelle immanquablement quelque chose, n'est-ce pas ? Mais dites-vous bien que lorsque je leur raconte les tambouilles de notre bon Nicolas Ier et du Prince Jean, ils rigolent en me disant que ce genre de choses est assez commun chez eux.

Il n'en reste pas moins que la vie ici est chouette : le cadre est superbe, comme en témoignent les photos que je vais m'empresser de poster, la vie culturelle est incroyablement riche (il y a toujours un festival de ciné ou une expo intéressante) et les gens très sympas (même si j'attends avec une impatience grandissante de découvrir un Mexique un peu moins fresa -entendez « bourge »- lors de mes futurs voyages au sein du pays). Voilà donc, en quelques mots (mouhahaha) l'endroit dans lequel je traîne mes guêtres depuis trois mois. Je ne résiste pas d'ailleurs à l'envie de vous faire part de quelques légendes urbaines qui pimentent l'atmosphère du centre historique en l'entourant d'un subtile parfum de mystère...

006

Los Arcos sont l'emblème de Querétaro (on en trouve la photo dans chaque bouiboui, souvent juste à côté de celle du Pape). Cet aqueduc est en fait le résultat (grandiose) de la concupiscence d'un prêtre, amoureux fou de la Petite-novice-du-couvent-d'en-face. Celle-ci, voyant l'amour démesuré que lui vouait l'homme de dieu, lui déclara qu'elle ne se donnerait à lui que lorsque les alentours de la ville cesseraient d'être un désert stérile et que les habitants n'auraient jamais plus à souffrir de la soif, ce qui semblait relever de l'impossible. Mais, la chose est connue, que pèse un tabou à côté de la libido d'un prêtre ? Celui-ci ne tarda pas à entreprendre la construction de ce gigantesque monument qui acheminerait l'eau à travers le désert, jusqu'à Querétaro. On prétend que la belle bigote, qui n'en était pas moins femme d'honneur, dut se résoudre à céder aux avances du frétillant ecclésiastique.

Casa_Don_Bartolo_p2

Don Bartolo :

Un caballero de haute naissance, du nom de don Bartolo vivait seul avec sa soeur dans cette vaste demeure. Aucun d'eux jamais ne se maria. Ainsi la foule des prétendants de la belle doña Bartolo fut-elle obstinément éconduite (avec une élégance proportionnelle au rang de chacun) par son frère qui jugeait immanquablement ces damoiseaux trop avides ou intéressées. Celui-ci désirait avant tout que sa soeur fût aimée (chose plutôt louable et rare pour l'époque). A dire vrai, les craintes de notre homme étaient bien peu fondées car il suffisait, en général, à la gente masculine de poser un regard sur doña Bartolo pour en tomber irrémédiablement amoureux. Cependant, son frère resta sourd aux arguments de la dame (qui avait certainement repéré dans le tas deux ou trois jouvenceaux de moins de 50 ans pas trop atteints par la goutte) et celle-ci finit peu à peu par abandonner l'idée d'aller convoler ailleurs. Tous deux vieillirent donc ensemble, animés du même et pieux désir de faire fructifier leur patrimoine, dans la sainte crainte de Dieu. Une vie tranquille, aurait-on dit... N'étaient toutefois ces étranges lueurs qu'on voyait parfois filtrer des volets clos du laboratoire de don Bartolo (le bougre se piquait, dit-on, d'alchimie, comme il convenait du reste aux esprits éclairés de l'époque) ou encore les mystérieux gémissements qui déchiraient parfois le tranquille édredon des nuits bourgeoises. Faut-il préciser que les rumeurs allaient bon train sur cette fratrie pourtant exemplaire ? Il en est ainsi des puissants qui, dès qu'ils tournent le dos à la fange, sont meurtris dans leur honneur par le gueux jaloux... Le malheur qui se produisit, par un soir de décembre – une de ces nuits sans lune où tout bon chrétien se garde bien de sortir de sa demeure – ne fit qu'apporter de l'eau au moulin des médisances. Alors que tout le quartier plongeait dans le sommeil du juste, un hurlement affreux retentit en provenance de la maison Bartolo. Les braves voisins, trop respectueux de l'intimité d'autrui pour intervenir bille en tête, attendirent que doña Bartolo ait suffisamment supplié à leurs portes pour enfin lui venir en aide et être sûrs de ne pas gêner. La foule courageuse se précipita alors dans la bâtisse, jusqu'à la porte du laboratoire où le vieil homme menait ses expériences. Ce n'est qu'après de longs efforts que l'huis céda et que tous découvrirent, muets d'horreur, le corps du pauvre Don Bartolo incrusté dans le plafond. Une mort violente est, dit-on, le prix à payer pour ceux qui demandent au diable la faveur d'un amour contre-nature...

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La Zapoteca : Un riche négociant avait épousé une indigène Zapotèque, d'une beauté époustouflante. Le couple vint s'installer à Querétaro, dans une magnifique demeure où il menait grand train. Monsieur devait cependant s'absenter régulièrement pour raison professionnelle. On sait à quels genre de débordements ce type de situation mène par trop souvent et la Zapoteca ne tarda pas à céder aux avances d'un beau et frémissant domestique querétarien. Tout allait très bien et madame parvenait à cacher sa relation, jouant à merveille le double jeu. Mais c'était sans compter sur la faiblesse des hommes qui ne savent pas nager en eaux troubles bien longtemps... Une nuit que le maître de maison était de retour, le domestique, fou de jalousie, pénétra en silence dans la chambre du bourgeois et lui trancha la gorge. L'affaire fit grand bruit et alors qu'on commençait à soupçonner la Zapoteca d'avoir commis ou commandité le meurtre, elle fut retrouvée, deux jours plus tard, pendue à son balcon... Nul doute qu'elle s'était permise de réprimander le joli coeur pour son acte stupide qui les privaient tous deux d'une intéressante source de revenue, ce que le larron dut prendre fort mal. La demeure a depuis été rachetée et transformée en musée par son propriétaire, mais on murmure parmi les employés de l'endroit que le fantôme de la Zapoteca errerait encore parfois dans les couloirs de la maison, cherchant son époux afin d'obtenir son pardon...

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Commentaires
F
joyeux anniversaire de Jésus !<br /> <br /> gros bécots ! !
F
Elle prit le voile à Tolède,<br /> Au grand soupir des gens du lieu,<br /> Comme si, quand on n’est pas laide,<br /> On avait droit d’épouser Dieu.<br /> Peu s’en fallut que ne pleurassent<br /> Les soudards et les écoliers.<br /> - Enfants, voici des bœufs qui passent,<br /> Cachez vos rouges tabliers !<br /> <br /> Victor H.<br /> <br /> Ben même à des milliers de kilomètres tu tombes bien toi ! On en avait un peu marre de raconter à Oscar et Ulysse "la petite poule rouge", suivi des "365 contes pour faire de jolis rêves"...<br /> Grâce à toi, nous allons pouvoir leur servir les belles histoires d'el sombrero (El pirato pour Oscar).<br /> <br /> Un petit récital de la coréenne bientôt sur youtube ?<br /> <br /> Bises<br /> <br /> françoisd.
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